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tés épiscopales (16) et préfectorales (11/V/1892) et se terminèrent dans le courant de septembre de l'année 1892 (17).
Il est à noter que la flèche du clocher de Ploéven, élevée en 1893, a été bâtie sur le même plan que celle de Guengat.
j) 1894, 1895 En 1893, « le conseil municipal considérant que l'église devient trop étroite par suite du grand nombre de chaises qui l'occupe, déclare vouloir changer de place au choeur » (18). Le 31/XII/1894, la fabrique délivra un mandat à Monsieur SALM, carrier, pour « fournitures en pierres pour paver le choeur de l'église » (19). « Pose et scellage de la balustrade en 1894 à M. KERAVAL pour la somme de 20 F. » (20). En 1895, le recteur, l'abbé LE BEC, écrit : « J'ai pu vernir le nouveau choeur ».
3. - Extérieur Sise au milieu du bourg, à l'intérieur d'un placître de forme trapézoïdale, l'église est basse mais donne le change grâce à la série de ses pignons élevés sur la façade sud qui contrarient les deux pignons de la double nef traditionnellement orientée.
a) Annexes Datant du XVIème siècle (ou XVème (21)), le calvaire fut très restauré au XIXème siècle par LE NAOUR (22) notamment le crucifié (23). On peut voir une Déposition de croix : la Vierge tient le corps gisant de son fils, à ses côtés, Nicodème et Joseph d'Arimathie, et derrière, deux saintes femmes. D'un côté de ce groupe, le Christ à la colonne, de l'autre, saint Fiacre avec son livre et sa bêche (Ce dernier ne figure pas sur une photographie datant de 1890, mais cité en 1914 (24)). Autrefois, on y voyait aussi un saint Michel, qui a été renversé et brisé. Au revers, posés sur un degré du socle deux fragments représentant les bustes de Marie-Madeleine et d'un évêque, entourés de saint Jean-Baptiste, avec livre et agneau, et sainte Marguerite (ou saint Michel ?).
La porte triomphale semble aussi dater du XVIème siècle (25). Très sommaire et sans caractère d'art, elle fut réparée en 1902 (26). De chaque côté se trouvent des échaliers.
b) Cimetière Les paroisses ont généralement leur cimetière autour de l'église mais, autrefois, il ne recevait de cadavres que dans des cas exceptionnels : lors d'une épidémie, à la fois parce qu'il n'est pas possible matériellement d'enterrer tout le monde dans l'église et à cause des risques de contagion. Également dans le cas des enfants morts sans baptême : ainsi à Guengat, on trouve « enterré dans le cimetière le corps d'un enfant anonyme » (27). Ceux-ci sont enterrés dans un lieu « clos », appelé à Locronan « baptistaire » qui, à Plogonnec, semble situé dans un coin du cimetière. A Guengat, cet emplacement semble être du côté nord, entre la chapelle Lanascol et la sacristie. Le cimetière accueille également parfois les personnes décédées accidentellement et donc sans avoir reçu l'extrême onction. Jusqu'au milieu du XVIIIème siècle, tous les autres enterrements ont lieu dans l'église, selon une répartition indiquée dans certains registres de décès, à Châteaulin, par exemple. On s'aperçoit que les places recherchées se situent dans le choeur, près du maître-autel, sous la chaire du prédicateur, dans les chapelles du Crucifix et du Rosaire, près de la statue ou de l'autel de tel saint particulièrement vénéré. Les fidèles tiennent à ce que leur dernière demeure soit la plus proche possible des lieux où se récitent chaque jour des prières, afin de bénéficier pour leur salut des grâces procurées par celles-ci. Peut-être également veulent-ils rester ainsi associés aux vivants en demandant à être enterrés là où ceux-ci se réunissent en plus grand nombre. Les membres d'une confrérie pieuse se faisaient généralement enterrer dans la chapelle de cette confrérie. Enfin, on ne doit pas négliger le souci matériel de voir sa tombe à l'abri des profanations qui risquent de se produire dans les cimetières (on sait qu'y vaquaient habituellement, malgré les défenses, des chiens ou des porcs). On ne sait pas exactement selon quels critères étaient attribuées les places, en dehors des caveaux des seigneurs de la paroisse. Partout en effet, semble-t-il, comme à Locronan et à Plogonnec, les droits de poullage sont uniformes (et restent fixes pendant une grande partie du XVIIème siècle) : 3 sous pour les enfants, 6 sous pour les adultes. Bien entendu, cette pratique entraîne de graves inconvénients : le sol de l'église reste irrégulier, malgré les efforts des fabriques. Il résulte pour les fidèles un dérangement continuel et surtout le désagrément du « mauvais air » et la « puanteur », sans compter les risques de contamination. Aussi depuis le XVIIème siècle, les pouvoirs publics s'efforcent donc d'interdire ou tout au moins de limiter les inhumations dans les églises. C'est ainsi que les statuts diocésains de Quimper en 1710 interdisent d'enterrer dans les églises d'autres personnes que celles qui y ont leurs enfeux, à moins de payer au préalable un droit de 2 livres 10 sous dans les paroisses rurales pour être enterré dans la nef et 5 livres pour être enterré hors le choeur. Le Parlement va même plus loin le 16/VIII/1670, en interdisant totalement les inhumations dans les églises, sauf pour les propriétaires d'enfeux. Ces prohibitions sont encore renforcées au cours du XVIIIème siècle. Deux autres arrêtes du Parlement, du 21/IV et du 12/VI/1758, réservent cette possibilité aux seigneurs fondateurs et à ceux qui possèdent des droits honorifiques et des prééminences de seigneurs de fief. Enfin, les lettres patentes du 15/V/1776 l'autorisent seulement pour les « archevêques, évêques, curés, patrons des églises, hauts justiciers et fondateurs de chapelles ». Cette expulsion des morts hors du lieu sacré de l'église, qui se heurtait à une tradition profondément enracinée, ne s'est pas faite sans difficultés. L'interdiction édictée par le Parlement en 1719 n'est pas encore appliquée à Locronan en 1726, ni même en 1748 à... Guengat (28). A Guengat, le placître devint trop petit au XIXème siècle. En 1856, le conseil municipal considéra que le cimetière n'étant pas « trop spacieux », prit des mesures en conséquence (29). En 1891, on fut même contraint d'agrandir le placître (30). En 1897, on abattit 2 ifs et 2 frênes qui s'y trouvaient (31), 1 frêne en 1919 (32) puis 3 ifs en 1920 (33). Mais il y en eut bien plus. En effet, lors d'une attaque de chouans en l'an VIII, ceux-ci n'ont pu découvrir l'arbre de la liberté « dans le grand nombre dont est garny le placître » (34). On l'agrandit encore en 1920 pour y construire le Monument aux Morts. Une souscription, faite en 1920, a rapporté 3.011 francs pour la construction d'un monument aux morts (35). En 1930, l'abbé LE PAPE, recteur, juge le cimetière « très bien entretenu » mais « insuffisant » (36). Dans les années 1975, le conseil municipal décida de changer de place au cimetière. De l'ancien cimetière, il ne subsiste plus que deux tombes qui n'ont pas été déplacées dans le nouveau cimetière. Ces tombes sont celles de Jean KERANGUIL (décédé en 1861) et de Charles-Yves FERMON (prêtre à Guengat de 1901 à 1922, décédé en 1929).
c) Portes murées Trois portes de l'église sont murées (une au nord, deux au sud). La porte du côté nord a dû être murée lorsque l'hôpital de l'église cessa de fonctionner. La porte « sous la statue de saint Vincent » a quand à elle dû l'être à cause de sa proximité avec le choeur et devait déranger l'officiant lors de la messe. Il a été effectué par LE NAOUR à la fin du XIXème siècle : « bouchement de la porte sous saint Vincent en pierres de taille : deux journées d'ouvriers à 3,5 francs » (37). Le bouchement de l'autre porte s'explique quant à lui par la proximité du confessionnal.
d) Chambre des archives Un escalier extérieur, placé contre l'ossuaire, conduit à l'ancienne chambre des archives et des délibérations du Conseil de Fabrique. Dès l'entrée, à gauche, on remarque une porte murée par où l'on passait dans la tribune de la chapelle seigneuriale de Guengat. Puis, après avoir gravi quelques marches, l'on arrive dans cette pièce, située au-dessus du porche, garnie d'un foyer assez vaste, en pierres de taille bien travaillées. Cette cheminée est aujourd'hui bouchée. Autrefois, la paroisse de Guengat fut desservie par un vicaire d'une paroisse voisine. Il arrivait le samedi soir pour les offices du dimanche et y passait la nuit (38). Ceci se passa sans doute après la Révolution, François HASCOËT affirma ainsi qu'en décembre 1812 son fils fut « baptisé à Plogonnec par ce qu'il n'existait point de prêtre à Guengat » (39). On note une sorte de « fenêtre » aujourd'hui bouchée par une pierre qui donnant sur les fonts baptismaux. Cette pièce fut aussi le lieu du catéchisme dans les années 1950-60.
e) Ossuaire L'ossuaire, comme c'est la règle à peu près constante, occupe l'angle sud-ouest de l'édifice, accolé au porche. Il est aéré par deux baies jumelées avec accolades simplement moulurées. Il porte à la base une plinthe à talon bien moulurée. Portant la date de 1557, il est aussi gravé : « Respice Finem », c'est-à-dire : « Pensez à votre mort ». Il se trouve aussi (à l'extérieur) un bénitier. En effet, il fallait bénir cet endroit réservé aux morts. Les ossuaires de nos régions furent conçus et réalisés durant les siècles où se pratiqua l'inhumation de tous les fidèles dans l'église. La capacité tombale de celle-ci étant mesurée. L'ossuaire fut la solution adoptée pour que chacun pût transiter à son tour dans la tombe familiale : ses ossements seraient traités avec respect, déposés sous un toit, son crâne serait maintenu dans son intégrité à l'intérieur d'une boîte d'identité. L'ossuaire n'était pas un débarras à ossements comme la fosse commune, même s'il a pu le devenir au cours du temps en certaines paroisses. C'est un lieu de rangement des ossements, dont l'ordonnance nous échappe, certes, mais que l'on ne peut mettre en doute. L'arrêt des inhumations dans les églises au cours du XVIIIème siècle n'interrompit pas l'usage des ossuaires paroissiaux. Jusqu'à quand gardèrent-ils leur utilité ? A Guengat, aucun document ne nous en donne la réponse. A Plougonven, « le reliquaire a conservé sa funèbre destination » jusqu'en 1884 (40).
f) Le porche Le porche, parfois monumental, ainsi qu'à Landivisiau, a de multiples fonctions, avant tout, celle de solenniser l'entrée principale de la maison de Dieu. Les débats du corps politique et de la fabrique pouvaient se dérouler dans cette salle ouverte sur l'enclos paroissial, alors libre de tombes. C'est dans le porche aussi que le prêtre vient accueillir le nouveau-né que l'on présente au baptême, avant de lui ouvrir l'entrée de la maison de Dieu. A Guengat, il est voûté d'une croisée d'ogives à huit branches et qui s'ouvre par une arcade en tiers-point, surmonté d'une accolade et encadré de minces colonnettes à petits chapiteaux renflés.
g) Façade sud La façade sud est rythmée par quatre pignons, dont trois accolés du côté ouest abritant le porche, la chapelle des fonts baptismaux et la chapelle du Rosaire tandis que le quatrième est bâti face à la dernière travée du choeur. Le quatrième pignon qui renferme une belle fenêtre est en retrait. Le chevet plat est ajouré par trois fenêtres basses dissymétriques - l'une étant à remplage sans réseau - séparées par des contreforts.
h) Gargouilles De nombreuses gargouilles ornent l'édifice (sauf du côté nord) et représentent principalement des animaux et des têtes d'hommes qui laissent l'eau s'écouler de leurs gueules béantes. Elles sont issues en droite ligne de celles du XVème siècle.
i) Cloches Ce sont les sonneries des cloches qui autrefois rythmaient la vie des personnes. Historiquement, elles ont d'abord été affectées uniquement au service du culte (baptêmes, mariages, enterrements...). Toutefois elles sont aussi utilisées pour un usage profane (inondation, danger public nécessitant l'intervention rapide de la population...). Les cloches aussi marquent l'heure par l'Angélus. On ne peut dater la première horloge à Guengat. Dès 1854, on en trouve trace dans une dépense de la
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