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h) La musique « A Guengat on aime beaucoup le chant et depuis qu'il y a à l'église un harmonium qui m'appartient le chant marche mieux encore qu'auparavant. Un harmonium est épuisé après avoir pafsé seulement deux ans et demi à l'église, il n'a plus de souffle. D'où nécessité de le remplacer. Une quête a été faite à domicile. L'harmonium a coûté 745 F. avec tous les frais de transport et d'installation il est revenu à environ 800 F. » (109). En 1930, l'harmonium est jugé en bon état (110). L'harmonium étant devenu inutilisable, la paroisse acquit un orgue électronique en 1988 (?).
5. - Trésor Il comporte les reliques de saint Fiacre, de saint Jean-Baptiste, de sainte Brigitte, une croix processionnelle, et deux calices. La croix et les deux calices sont en vermeil (ou argent doré). La croix processionnelle et le grand calice ont figuré avec succès parmi les pièces d'orfèvrerie religieuse à l'occasion rétrospective de l'art français à Paris, au Trocadéro, en 1889 (111).
a) Les reliques Ces reliques, conservées dans la sacristie, ne sont à Guengat que depuis le 11/VIII/1870. Le prêtre de l'époque, l'abbé LEONARD, eut l'idée, pendant que son évêque était à Rome pour le Concile, d'écrire au secrétaire de l'évêché pour lui demander de se procurer ces reliques (112). Inscrit en dépense en 1871 : « Reliquaire : 132 F. » (113) Sur les authentiques, heureusement recopiés dans le registre des délibérations du conseil de fabrique (114), il était inscrit que la relique de saint Fiacre était un morceau d'os du saint. La relique de saint Jean-Baptiste doit être une particule du voile où fut déposée la tête du saint. Enfin, celle de sainte Brigitte (ou Birgittaë) est une particule d'un vêtement ayant appartenu à cette sainte, qui était veuve.
b) Croix processionnelle Elle est l'un des fleurons du patrimoine d'orfèvrerie ancienne du Finistère. En 1949, au cours d'une exposition à Saint-Malo, elle fut considérée comme la deuxième plus belle croix de Bretagne, après celle de Pleyber-Christ (115), et comme la croix ayant le plus de valeur en Bretagne. Cette croix a été classée le 18/I/1897 par les Monuments historiques (116). Elle porte la date de 1584 (et non 1527 comme signalé par certains (117)). Son auteur dont les initiales sont Y.S. n'a toujours pas été identifié. Désignée communément sous le nom de croix en or, la croix de Guengat est simplement en argent, comme toutes ses soeurs, dorée comme plusieurs, mais elle n'est pas en or. Les objets en or sont exceptionnels dans les trésors d'église pour la bonne raison que dans l'ancienne France, l'or était réservé à la fabrication des monnaies. Des édits somptuaires rappellent, au long de l'histoire, l'interdiction de fabriquer des objets de quelque importance en or. L'argent entrait, en revanche, communément, dans la fabrication d'objets sacrés. La croix mesure 1,32 m de hauteur, en dehors de la hampe sur 0,74 m de largeur aux croisillons (118). La tige et les trois bras sont cylindriques ; aux extrémités de ceux-ci, des boules à godrons. De chaque côté du Christ sont les statuettes de la sainte Vierge et de saint Jean. Au-dessous, un noeud à deux étages. L'architecture du noeud, véritablement monumentale, s'apparente au style classique. Si en première apparence le noeud semble garder quelque chose du goût gothique, tous les éléments de décor ont passé au nouveau style : pilastres, colonnettes légèrement gâblées, cartouches en losanges, frontons en fleurons rubanés, pinacles en forme de vases ; les consoles sont en double virgules végétales comme gonflées de sève. Douze niches à coquille garnissent les étages du noeud et abritent la série des apôtres reconnaissables à leur attribut. La finesse des drapés est admirable, jusque dans le linge noué sous la hanche du Christ. Les auréoles ont un cercle à jour où s'inscrivent des rayons flammés, et les figurines des apôtres, qui n'ont que quelques centimètres de haut, sont d'une délicatesse incroyable. Sous les pieds du Christ est un médaillon ovale sous verre peint d'un saint Jean-Baptiste. La croix de Guengat n'a jamais, pour encore fort heureusement, été un objet de musée. Depuis plus de quatre siècles, elle participe à la vie de la paroisse. Même si on ne la sort qu'aux grandes heures, on n'a pu éviter que portée par des hommes robustes, certes, mais peut-être parfois incertains de leurs mouvements les soirs de pardon, elle n'ait eu à subir quelques dégâts... Il est fait mention dans le registre des Délibérations du Conseil de fabrique de réparation en ces termes : « Ce jour, 9/IX/1845 le conseil de fabrique de l'église de Guengat réuni extraordinairement sur la demande de tous ses membres dans l'intérêt des meubles de l'église ont vu la nécessité de réparer la grande croix en or, et cette réparation d'après le devis monte à 865 francs. Cette croix étant considérée comme un monument d'antiquité mérite qu'on lui fasse les réparations nécessaires et cette somme a été votée à l'unanimité par les membres du conseil de la fabrique de Guengat » (119). Le compte-rendu par le trésorier de la fabrique de l'année 1855 comporte cette remarque : « Cette dépense étant devenue absolument nécessaire, vient compléter la subvention votée par la commune, pour la restauration d'une croix en argent doré dont on ne pouvait plus faire usage » (120). Cette croix pour nous parvenir intacte due, de nombreuses fois être cachée, surtout pendant les conflits. Ainsi durant la guerre 1939-45, elle fut cachée dans l'église (121) puis enterrée au Robart. Il devait y avoir un chapelet qui entourait la croix autrefois. On voit sa représentation sur l'armoire aux bannières qui se trouve dans l'église.
c) Grand calice et patène en argent doré Ce pourrait être un don d'Alain DE GUENGAT, vice-amiral de Bretagne, capitaine de Brest et maître d'hôtel de François Ier en 1527, mort en 1531 (122). Le pied est à six lobes à rayons flamboyants ; au-dessus est un édicule à six niches en accolade garnies de figures en émail. La tige hexagonale se termine par un noeud plat à six boutons d'émail et le bas de la coupe est garni de rayons courbes. Tout comme la croix, il fut lui aussi plusieurs fois restauré. On trouve ainsi, en 1864, « réparation de deux calices en vermeil et étuis pour les renfermer : 275 F. » (123) Ce calice mesure 30 cm de hauteur (124) et a été classé par les Monuments historiques le 18/I/1897 (125). La patène a un diamètre de 22 cm (126).
d) Calice plus petit et patène Ils sont en vermeil aussi, avec émaux, du XVIème siècle. Le calice a été classé le 8/XII/1965 par les Monuments historiques (127).
6. - Vitraux « Que doit-on faire quand on entre dans une église ? L'on doit prendre de l'eau bénite, adorer le saint sacrement puis faire le tour de l'édifice en regardant les vitraux. » Ce témoignage d'un très ancien catéchisme du diocèse de Tréguier devrait convaincre de l'impact de cet art sur la sensibilité religieuse bretonne. Conçu dès l'origine comme illustration du dogme et support de la dévotion populaire, il nous restitue toute la richesse et la diversité de la vie artistique provinciale. Quatre fenêtres auxquelles on ajoute celles du bas de la nef et de la chapelle Lanascol garnissent l'église de Guengat. Ces vitraux ont été classés par les Monuments historiques le 29/I/1902 (128) et datent environ du XVIème siècle, J.J. GRUBER a garni la chapelle du Rosaire et celle des fonts baptismaux en 1977 (129), ainsi que la fenêtre orientale de la chapelle Lanascol par des motifs géométriques. L'existence du vitrail est souvent menacée. Il a payé un lourd tribut aux guerres et aux révoltes en tous genres : guerre de Succession du Duché, troubles de la Ligue, tourmente révolutionnaire (un décret du 16/VI/1790 prescrivit la disparition de toutes marques de féodalité). Les catastrophes naturelles ont aussi leur part de responsabilité ainsi, en 1706, le clocher s'effondra au cours d'un orage). Le climat breton n'est guère clément pour les verres attaqués par les mousses (les six panneaux de la maîtresse-vitre durent ainsi être « nettoyés » en 1984). « Devis des ouvrages en plomberie et viterie nécessaires pour la Restauration de quatre vitraux dans l'église paroissiale de Guengat : Les quatre vitraux à restaurer sont ceux qui existent derrière le Maître autel, les petits autels latéraux, et à l'extrémité sud-est du bas-côté. Dans le vitraux principal, les six rosaces qui terminent l'ogive tout en verre blanc, il n'existe que quelques fragments de verres de couleur dans les rosaces, des pièces, mais en petit nombre manquent çà et là dans la hauteur de cette croisée. Les deux vitraux derrière les autels latéraux sont d'une grandeur inégale et d'une surface bien inférieure au précédent. Dans celui de gauche, il manque peu de pièces. Dans celui de droite, entre quelques mutilations dans la partie des entrepiédroit et arcades toutes les verres de couleur manquent seul les rosaces qui terminent l'ogive le vitraux au sud, plut grand que les deux derniers est beaucoup plus mutilé que les autres. Dans le dernier entre colonnement, il n'existe plus que les extrémités. En verres de couleur qui sont encore dispersés et en lambaux. L'entrecolonnement qui touche au précédent ne possède que la moitié des verres de couleur qui sont également très mutilés. Les deux autres entrecolonnement quoi qu'ayant moins de vide présentent aussi des mutilations nombreuses. Dans la partie supérieure de l'ogive il n'existe plus que de petits fragments de verres colorés. Afin de parvenir à la restauration de quatre vitraux prédénommés, ceux-ci seront descendus avec attention, après avoir en le soin de coller préalablement du papier par derrière chaque panneau. Cette précaution est indispensable pour éviter toute cassure ou perte de petits fragmens de verres. Tous les vitraux seront nettoyés parfaitement avec un linge mouillé d'esprit de vin, puis seront remis en plomb neuf fort. L'entrepreneur remplacera tous les vides blancs qui existent dans ces vitraux avec le peu de panneaux où fragments de panneaux disséminés dant les autres croissées de l'Église, et avec les morceaux conservés dans la sacristie, il rétablira à ses frais en verres blancs les vides occupé par l'enlèvement nécessaire de ces restes épars de verres colorés dans les croisées au centre et en bas de l'église si la réunion de tous ces fragments de verres ne pourraient suffire pour remplir les vides qui existent dans les quatre vitraux à restaurer. L'entrepreneur fournira à ses frais le complément des pièces en verres de couleur uni qui assemblera en forme de rosaces de différentes nuances et de formes. Le Conseil de la fabrique ayant avec raison exprimé le désir d'ouvrir l'un des panneaux dans le vitraux du sud à restaurer afin de renouveler l'air dans la partie haute de l'église. L'entrepreneur fournira également à ses frais le chassis en fer avec charnière et loqueteau nécessaires pour ouvrir et fermer ce panneau. Il fera aussi à ses frais les garnitures en chaux et sable nécessaires autour des joints de la pierre de ces croissées. Aucune pièce de verre ne sera placée dans un endroit qui ne pourrait lui appartenir ainsi on n'admettra pas tout raccordement qui pourrait heurter les lignes ou qui serait contraire à l'harmonie des couleurs. L'entrepreneur ne pourra disposer dans aucun cas des restes des anciens verres de couleur si ceux-ci ne pouvaient trouver leur place il les déposera dans la sacristie pour être conserver. Il devra terminer ce travail dans le courant d'un Mois au plus tard ; Cet ouvrage ne devra rien laisser à désirer, il est estimé à forfait valoir la somme de six cents francs cy 600..00 honoraires de l'architecte pour visite des lieux et rédaction du devis 15.00 Total 615 f 00 c Le présent devis montant à la somme de six cents quinze francs. Dressé par le soussigné architecte du Département. Quimper le 14/VIII/1839. Signé : BIGOT aîné. Pour copie conforme au devis, LE QUÉAU, Maire. »
a) Méthode de fabrication du vitrail Au XIIème siècle, le moine Théophile décrivit les principales étapes de la fabrication des verres : commençons tout d'abord par la matière première, la silice à laquelle on ajoute de la soude ou de la potasse destinée à abaisser le point de fusion. Le mélange est porté dans un four, où la fusion se produit entre 1.200 et 1.500 degrés. Pour obtenir le verre mince dont sont constitués les vitraux, l'ouvrier « cueille », avec une canne métallique, une petite quantité de pâte de verre ; c'est la paraison qu'il va souffler pour obtenir un verre creux, le manchon, dont on sectionnera les deux extrémités, sera ensuite fendu puis soumis de nouveau à la chaleur du four pour être étendu et donner ainsi un verre plat. Le verre obtenu par ce
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